Marie-Rose Jeanguyot
Psychologue Clinicienne
Psychologue Nancy
Thérapies Cognitives et Comportementales
Trouble bipolaire
Description :
Les variations de l’humeur constituent le lot de tout individu. Sous l’influence de facteurs situationnels (pertes affectives, variations de la température, variations saisonnières, gains ou pertes d’argent, promotion ou démotion, etc.), l’humeur peut varier au cours d’une même journée, des saisons, des années.
Chez l’individu ordinaire, ces variations de l’humeur sont en proportion avec l’événement en cause et se régularisent en peu de temps, alors que chez l’individu atteint de maladie affective bipolaire, les variations de l’humeur sont hors de proportion avec les événements. Elles atteignent une intensité telle que l’individu ne se rend plus compte que son humeur exubérante ou que sa colère dépassent les bornes, ou encore sa dépression est telle qu’il en est paralysé et hanté par des idées suicidaires.
Ce déséquilibre amène des problèmes au travail, avec la famille et les amis, des problèmes financiers et judiciaires. Il peut conduire au suicide, à une faillite, à l’hospitalisation ou à l’emprisonnement.
Dans le processus du diagnostic de cette maladie, il est important de ne pas tenir compte seulement de l’état clinique au moment de la consultation, mais de procéder à un historique des états antérieurs (histoire longitudinale) et à une histoire génétique : recherche de phénomènes semblables chez les collatéraux (frères et sœurs) et les ascendants (parents, frères et sœurs des parents).
Symptômes :
Classiquement, la maladie compte une phase dite dépressive (bas) et une phase dite maniaque (haut) d’où l’expression maniaco-dépressive ou affective bipolaire. Il faut se rappeler cependant qu’il y a une phase « normale » où le fonctionnement de l’individu est relativement adéquat.
Chez certains individus, atteints de cette maladie, on retrouve des phases dites mixtes où il y a un mélange des deux phases.
Phase dépressive
La phase dépressive est caractérisée par :
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une tristesse de l’humeur;
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un ralentissement de la pensée;
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un ralentissement moteur.
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Tristesse de l’humeur
L’individu a le cœur gros, il perd tout goût de jouir de la vie et est porté à pleurer, à se culpabiliser pour des choses du passé, à se dévaloriser. Il peut se penser atteint d’une maladie incurable et souhaiter la mort. Il voit tout en noir.
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Ralentissement de la pensée
Le sujet déprimé présente de la difficulté à formuler sa pensée. Ses capacités de concentration et d’attention sont diminuées, ses réponses sont souvent monosyllabiques, comme s’il était incapable de formuler une phrase complète.
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Ralentissement moteur
Toute activité devient pénible pour le déprimé, il n’y voit plus d’intérêt. Il passerait ses journées couché parce que continuellement fatigué. Se laver, se brosser les dents, s’habiller, se nourrir deviennent des corvées qu’il essaie d’éviter. Il présente des troubles de l’appétit, des pertes ou des gains de poids, une perte d’énergie et de plaisir, et il devient de plus en plus solitaire. Il reste souvent couché, mais il souffre d’insomnie, préoccupé qu’il est par ses idées pessimistes. L’idée de suicide peut lui apparaître comme la seule solution à ses souffrances indescriptibles.
Phase maniaque
La phase maniaque est l’envers de la phase dépressive. Elle est caractérisée par :
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une exaltation de l’humeur;
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une accélération du processus de la pensée;
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une hyperactivité motrice.
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Exaltation de l’humeur
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L’humeur du maniaque est exubérante, exaltée. Il ne s’agit pas là de la vitalité et de l’optimisme que l’on retrouve chez les gens entreprenants.
Il a une extrême confiance dans ses pouvoirs et son charme, il est convaincu et convaincant, il ne permet aucune critique, devenant même facilement irrité et colérique. Sur le plan affectif, il a des aventures pour le plaisir de plaire, de connaître le changement, sans penser aux conséquences possibles. Il a une absence totale d’inhibition et de tact, ce qui peut amener des conséquences fâcheuses sur le plan familial, au travail, etc.
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Accélération du processus de la pensée
La pensée du maniaque est rapide, accélérée. Les pensées se bousculent au point que le flot verbal ne peut suivre le rythme et il passe d’un sujet à l’autre, fait du coq-à-l’âne; il parle et parle sans arrêt, même si son auditoire n’écoute pas.
Comme l’écriture prend encore plus de temps que la parole, ses écrits peuvent être tout à fait incohérents, même pour lui.
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Hyperactivité motrice
Le maniaque est toujours en mouvement. Il entreprend plusieurs projets en même temps dans lesquels il s’est engagé sans prendre le temps d’en examiner les détails afin d’en vérifier la validité : son jugement est perturbé; son activité sexuelle s’accroît et va dans toutes les directions. Il ne connaît pas de limites à ses forces, ne prend pas le temps de manger, ne se sent jamais fatigué et a trop de choses à faire pour penser à dormir. Il peut également dépenser de façon excessive et jouer compulsivement.
Si son entourage essaie de le calmer ou de lui conseiller du repos, il devient irritable et considère que ce sont les autres qui sont malades. Il dérange son entourage, souvent la nuit en raison de ses insomnies et de son activité excessive.
Le patient en phase maniaque peut devenir méfiant, considérer que son entourage en veut à ses biens et à sa personne. Ses projets grandioses peuvent être accompagnés de méfiance, de propos paranoïdes, c'est-à-dire qu'il se sent persécuté, menacé.